La peine de Jérôme Kerviel perpétue le risque du trader fou

"Les traders n'ont pas le nez rivé sur le jugement".

Libération, 5 octobre 2010.

Condamné à trois ans ferme, Jérôme Kerviel fait appel.

Le Figaro, 5 octobre 2010.

Le procès de Jérôme Kerviel, tout d’abord présenté comme un "terroriste financier" par son patron Daniel Bouton, est celui d’un homme, et pas de la finance, qui l’a conduit à frauder et prendre des risques inconsidérés. Les mesures prises durant la crise ont paré au plus pressé, mais le secteur financier "reste le talon d’Achille de la reprise économique", d’après le rapport semestriel du FMI (Fonds Monétaire International) rendu public le même jour que le verdict du procès de Jérôme Kerviel.

La sanction entendue est pour tous assez verte
Pour celui qui se vend pour sa boîte au travers
Du bon droit et du juge en craignant les revers
Sa position hors de son gain n’est pas couverte.

L’affaire est dans le sac car la mise est ouverte
Mais si ça tourne court tant pis pour ce pervers
Le bon tuyau qui crève est même un fait-divers
Quand la supercherie en somme est découverte.

Combien de salariés francs sans peine à l’appel
De l’appât du gain vont d’un risque en archipel,
Quand le patron sans âme a trouvé son trouvère.

Un gros manège infirme est au prix des espions
Le droit de bien souffrir un revers moins sévère
Car tout système en prime a besoin de ses pions.